''Être sur la
route, voilà qui est vraiment romanesque, même si on échappe pas
aux clichés rebattus (aller à la rencontre de son destin, à la
découverte de soi, le fameux voyage intérieur etc). Malgré tout,
la multiplicité des expériences possibles me transporte d'avance,
tout comme la perspective de découvrir villes, paysages et visages
aussi divers qu'inconnu. Cet état particulier de temps suspendu est
en lui même une destination fabuleuse.'' Simone Egger
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On en a bouffer de la poussière! |
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On va essayer de pas finir dans le même état!
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C'est avec cette
optique que nous sommes parti vers l'inconnu dans l'Outback
australien. Non pas tout à fait, on a quand même une destination
précise et une feuille de route prévue. Première étape, la porte du
désert, Flinders Ranges situé à 500 km. On fait une pause à
Wilmington au pied du Mount Remarkable dont le sommet est caché dans
les nuages. Comme le temps est vraiment froid on se réchauffe avec
un bon café dans un boui-boui très chaleureux aux allures de refuge
de montagne.
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Détail du comptoir |
Plus au Nord on
s'arrête à Quorn avec sa gare et son train à vapeur d'époque.
Plus on monte plus les écarts se creusent entres les choses :
l'essence augmente considérablement à chaque bourgade traversée
alors que la végétation et la civilisation s’amenuisent
grandement. Au bout d'un moment on ne croise plus que des ruines et
une flore très rase. En fin de journée nous arrivons à Hawker la
dernière grande ville (300 âmes!) qui marque le début du
parc national des Flinders ranges.
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Locomotive en service - Quorn |
Ce parc montagneux étend ses chaînes rocheuses qui varient du rouge au pourpre sur
plus de 400 km. Nous avons prévu de passer trois jours à randonner
dans ces massifs escarpés mais une fois de plus la météo n'est pas
au rendez vous, les nuages, les giboulées et le vent gâchent notre
programme.
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Kanyaka Homestead ruins |
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Bivouac au milieu des Flinders |
On fait malgré tout une petite balade fort sympathique
pour observer des peintures rupestres aborigènes. On rencontre deux
lyonnais, Fabrice et Barbara qui ont également bravé le mauvais
temps. Ces deux globe-trotteurs ont plus de 50 pays visités à leur
actif et on passe un très bon moment à discuter avec eux.
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Un bout de ciel bleu, enfin! |
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Arkaroo Rock |
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Sentier rouge pourpre après la pluie |
Finalement, après consultation du bulletin météo, on passe une
dernière nuit dans les Flinders au sommet d'un col, c'est sur la vue
est belle mais le vent glacial qui tambourine sur le van à plus de
50km/h nous empêche de dormir une bonne partie de la nuit.
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Vue du soir / vue du matin Wilpena Pound |
Le lendemain après
être sorti du parc, on s'engage sur notre première dirt road (des
pistes de terre et de sable) malgré les mises en garde des rangers.
En effet, ils nous annoncent qu'avec notre vieux van de 1983 on ne
passera jamais et que ces pistes sont seulement praticables en 4x4.
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Émeus droit devant! |
Ils n'ont pas tort, la route est très caillouteuse, pleine de trous
et partiellement inondée mais il en faut plus que ça pour arrêter
super Froggy et le jeu en vaut la chandelle car les paysages sont
vraiment magiques.
Nous voilà
maintenant à Parachilna, cinq habitants et God bless Parattrucmuche
un pub !! Le Prairie hôtel est une étape obligatoire sur la
route ne serait-ce que pour déguster son fameux Feral Mixed Grill,
un assortiment de filets de kangourou, de tranches d’émeu et de
saucisses de chameau !
Pas très copieux, mais délicieux!
Hakuna matata!! Cette petite bourgade marque également le
début du véritable Outback avec ses grandes étendues sauvages et
désolées.
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Une pinte de bière pour faire glisser la saucisse de chameau! |
L’Aventure
commence vraiment, 450 km de dirt road dans le désert pour rejoindre
Coober Pedy, on passe donc toute l’après-midi à manger de la
poussière sur les pistes tout en contemplant les paysages désertiques
et sans fin de l'Outback.
On débarque à Marree à la tombée de la
nuit. Cette petite bourgade endormie est célèbre pour sa course
annuelle de chameaux et son pub, le Marree Hôtel ou l'on peut dormir
gratuitement dans son arrière cour en échange d'une contribution.
Pas de problème pour contribuer, le pub de l’hôtel semble être
le meilleur endroit, on y passe la soirée à palabrer avec des grey
nomads sur les pistes de l'Outback.
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Couleur typique des 4x4 de l'Outback |
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Sunset sur l'horizon |
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120 $ le plein, ça fait mal! |
Grosse grosse
étape le lendemain avec 200 Km sur l'Oodnadatta track pour rejoindre
William Creek.
On avale les cent
premiers kilomètres avant de s’arrêter au Lac Eyre, une immense
étendue d'eau salée au milieu du désert. L’eau a décidé de
s'absenter laissant place à un désert de sel, quelle étrange
sensation de marcher dans un lieu comme celui ci.
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On en voit pas le bout |
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Un record de vitesse en voiture a été fait sur ce lac, 650 Km/h! |
On conduit
jusqu'en fin de journée, c'est un véritable plaisir d'évoluer au
milieu de nul part, s'amuser à saluer les quelques 4x4 que l'on
croise comme s'ils étaient les derniers hommes sur terre ou de suivre
le vol majestueux des rapaces dans un ciel aussi vide que la terre
sur laquelle on roule.
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Duel au sommet sur l'ancienne voie ferrée du Ghan |
Le soir, petite
oasis au milieu du désert, William Creek et son pub très
authentique (qui fait également office de poste, station essence,
épicerie, camping, garage et hôtel/restaurant!) nous accueille
pour une autre soirée arrosée.
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Les voyageurs laissent un souvenir à leur passage |
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Décorations spatiales - William Creek |
Le lendemain après une douche
(c'est cool après une semaine!) et un plein d'essence (2 dollars le
litre!!) nous parcourons les 170 derniers kilomètres qui nous
séparent de Coober Pedy, toujours dans une ambiance très
rebondissante dû à l'état des routes, mais Froggy continue à
faire des merveilles! Le désert se met à évoluer, des
grandes dunes rouges il devient de vastes plaines caillouteuses et,
contre toutes attentes, fleuries. On s'arrête un bon moment pour
écouter le silence et admirer l'horizon totalement vide.
Nous quittons la
dirt road pour les mines de Coober Pedy et ses paysages lunaires.
Après presque
500 km et trois jours au milieu de nul part c'est vraiment bizarre de
se retrouver sur une route bitumée, recroiser plein de voitures et
rentrer dans une ville a moitié souterraine. Malgré tout,
conduire des heures durant sur une ligne droite de piste rouge
chaotique est vraiment fascinant, on regrette déjà cette partie
du voyage.
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Signalisation de l'Outback, attention aux distances! |
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Envolé de Kakadu |
On aurait aimé
que la piste soit, tel les paysages, infinie.